vendredi 11 mars 2016

19. STUNNERS

Saint Ouen
1978-1985

If you're lookin for soul, sweat and r'n'r, you come to the right place! During the 80's, this french gang mixed soul influences (Don Conway to J Geils Band) into a Super Rock in a similar way The Fleshtones did in NYC....





Durant les 80's, les Stunners furent un des groupes les plus chauds de la scène française, capable de vous mettre à genou un parterre de bad boys à grand coup de soul music matinée de r'n'r haute énergie. Les Stunners avait en plus de leur talent et de leur culture d'archiviste rythm'n'blues, cette attitude du gang à la manière du J.Geils ou des Asbury Jukes mais en version Saint-Ouen! Loin de n'être qu'une redoutable soul machine, le groupe savait composer et conjuguer en français leur vision d'une Amérique fantasmée (Films noirs, Stax, Scorcese, Tenessee Williams...).
La première mouture, les Jealous Stunners se forment en pleine effervescence punk parisienne avec Philippe Bouchey et Rachid Kheloufi. Inutile de préciser qu'avec leur passion pour les vieux singles Tamla, ces deux là ne se sentent pas forcément dans l'ère du temps... Peu à peu, le gang prend forme avec l'arrivée de Mickey à l'Harmonica, Hubert à la batterie, Saïd au sax et Alain à la basse. Ils se font remarquer par Zermati, toujours dans les bons coups et par Dauga de Bijou qui tente de les placer sans succès. peu importe, ils réunissent leurs maigres économies pour enregistrer deux titres au studio Garage.
Le premier single des  Stunners, avec sa sobre pochette noire et blanche, reste un des meilleurs de cette période avec sur une face l'instrumental brulant "Carte noire" et sur l'autre, "Sans revenir", déjà nettement au dessus du lot des groupes pub rock français par son lyrisme déchainé et ses hurlements de sax et d'harmonica.
La participation à la compilation "Fireball" d'Ozagen records leur permet de rendre hommage aux Ducks Deluxe, véritable détonateur de la passion de Philippe pour cette musique.

Le groupe tourne un peu partout, rodant un set où s'alternent originaux et petites pépites soul sorties de l'oubli. Ils se font remarquer lors d'une version d'anthologie, moite et groovy de "Sex machine" pour l'émission de Dionnet et Manoeuvre. Ils gagnent le "Music Challenge de la Bière Busch" (ça ne s'invente pas) et, avec, un contrat pour un single sur Virgin. "Quand j'ai besoin de toi" conserve les mêmes ingrédients, passe bien en radio et les gars de Virgin se disent qu'ils tiennent peut-être un combo français capable de faire le lien entre Telephone et Springsteen (hybride monstrueux ne pouvant sortir que de la tête d'un AR de Virgin!). Ils sont signés pour un album. Titré "Rockomondo", en hommage à leur fan club de St Ouen, l'album sort en 84 avec une belle pochette sépia montrant le groupe au troquet du coin, faisant reluire les cuivres comme d'autres nettoient leurs flingues. Pour la production, les gars rêvaient de Southside Johnny, on leur donne Michel Olivier, qui avaient tenu les manettes sur "Play Blessures" de Bashung. Si le résultat déçoit par son parti pris (voix en avant, guitares et cuivres en arrière, batterie d'époque), l'album a traversé les ans grâce aux huit excellentes compositions originales et aux deux reprises dont leur profession de foi, le "We Got More Soul" de Dyke et ses Blazers. Virgin sort un 2 titres promo mais ne soutient pas le groupe plus que cela (ils ont déjà Téléphone et Rita Mitsouko qui les occupent). Le groupe ne survivra pas à l'échec commercial de Rockomondo...

Vidéo live au Gibus en 84!
 

4 commentaires: