jeudi 28 avril 2016

21. LES CORONADOS

Paris
1981-1989

Simply the best of french bands inspired by 60's garage without any revivalism. They used to cover Chilton or Captain Beefheart...

Le premier EP des Coronados fut pour moi un choc. J'avais repéré quelques lignes dans Rock'n'Folk et demandé à une copine de me ramener cette rondelle d'une virée à Paris (et..oui pas de bandcamp ou de Youtube à l'époque...). A la première écoute, ce groupe ne ressemblait à rien de connu, le son bourré de reverb qui donnait l'impression qu'ils avaient enregistré dans un hangar ou sous un pont (aujourd'hui c'est devenu la norme des groupes nu garage même si tous ne maitrisent pas tout à fait l'effet!) , le chant en français, éructé, à faire passer Eudeline pour un orthophoniste, la fulgurance des morceaux "Jeune encore" ou "Elle m'attend tous les soirs", la reprise de Chilton qui me poussa à découvrir l'oeuvre du garçon.... Une révélation, confirmée un peu plus tard en Live tant le groupe en imposait (cela étant du en partie à la présence menaceante du bassiste Yves Calvez). 
L'histoire des "Coros" commence à la fin des Seventies à Limoges par des groupes de lycée "Cathy et les Twistitis" et "Les Javelisés" dans lesquels les futurs Coronados se font la amins sur des reprises des Ramones ou des Shangri La's. Après une montée à Paris, en 81, Yves, Bertrand, Dominique et Berko (remplacé plus tard à la batterie par Dilip) adoptent le nom de Coronados, en hommage à la basse Fender, et répètent de manière intensive. Les concerts au Gibus et dans l'ébauche du Paris alternatif ainsi que le 45t déjà évoqué leur assure une réputation de groupe talentueux, inclassables et ingérable!


Après un second EP du même acabit que le premier malgré une débauche de production (4 demi-journées pour 4 titres!) et des participations à de très nombreuses compilations (de la tyrès alternative "collection privée" à la "Snapshots"), les Coronados entre en studio avec Didier Lemarchand, pour enregistre leur premier album pour Romance Records. "N'importe quoi...mais pas n'importe comment" résume bien la philosophie du groupe. L'album désoriente avec ce son presque trop clean pour le groupe qui lui aussi va avoir du mal à le défendre : " La grosse erreur a été d'enregistrer des morceaux écrits pour la scène et le gros bordel de guitares. On a enregistré chacun son tour, chacun sa partie, il y avait quelque chose qui n'allait pas, on le sentait mais on ne le croyait pas" déclarent-ils dans Nineteen. Malgré cela, l'album demeure un des meilleurs trucs sortis par ici dans les années 80.
Réduit en trio, le groupe mettra plusieurs années à rebondir et à produire leur second album qui prend à nouveau tout le monde à contre-pied par son coté expérimental et en avance sur son temps...
En moins de 10 ans d'existence, les Coronados ont laissé plus que beaucoup en 30 ans de carrière, un rock francophone inclassable et classieux....